du Val D'Adée

du Val D'Adée Setter Gordon

Setter Gordon

La grande noire avait neuf ans, je devais penser à la relève, dresser une nouvelle élève. J’avais réussi à décider ma femme pour l’acquisition d’une deuxième noire et feu. Depuis des années je rêvais de chasser avec deux gordons mais pour des raisons w ou z je n’avais jamais comblé cette envie. J’ allais enfin avoir une seconde compagne pour la chasse, une autre campane allait chanter pour moi. Je savais où aller la chercher. Au Grand Valy ! J’en parlais depuis des années. J’avais déjà eu vingt ans plus tôt une autre chienne, Epsy, dont la mère était issue du même élevage. Extraordinaire bécassière! Il n’était pas question de me parler d’un autre affixe. Fort de l’aval de Madame, je guettais assidument sur  le site du Grand Valy l’annonce de futures naissances. Et enfin, un jour, « Regarde, il y a une portée prévue début octobre ». Nous venions de prendre notre décision. Ce serait une petite chienne issue de ce couple là. Réservation fût donc  faite. Les rêves pouvaient commencer ! Mon imagination me portait déjà dans les bois, les deux gordons croisant devant moi, arrêtant, patronnant, rapportant. J’avais déjà trouvé son nom, c’était l’année des E, ce sera donc Elixe, Elixe du Grand Valy. Il fallait attendre un trimestre avant l’arrivée de la petiote mais rendez-vous fût pris pour aller voir la marmaille  à un mois et faire connaissance avec l’éleveur. Pour avoir lu nombre d’articles et surtout aux vues des résultats de ses chiens champions obtenus depuis des années  sur tous les circuits de fields de printemps, d’automne, de France, de Navarre et j’en passe, je savais que c’était le meilleur, le digne successeur du Duc de Gordon.



Le mois s’était écoulé et l’impatience livra enfin son samedi S. Comme des gamins devant un sapin de noël gavé de paquets bigarrés, nous venions d’arriver tout sourire dehors dans un hameau perdu aux confins de la campagne charentaise. Nous allions enfin découvrir la progéniture. Je reconnu l’homme qui s’avançait vers nous, nous accueillir pour l’avoir vu dans les revues cynophiles et cynégétiques que je dévorais. Il avait la cinquantaine, forte carrure, un catogan, de noir vêtu et arborait fièrement une belle et épaisse moustache. Une vraie prestance, un réel charisme émanait de lui! Tout de suite on voyait que l’homme en imposait !

L’accueil fût des plus chaleureux et nous avons fait connaissance avec sa mère, petite « Mémé Jeanne » toute frêle dont on ne donnera pas l’âge, discrétion oblige, véritable pilier de l’élevage depuis des années. Nous étions enfin devant la nurserie où nous fumes accueillis par sept petites boules noires nous lançant une volée de petits couinements verts. Sept petites bouilles plus mignonnes les unes que les autres, sept têtes de nègre avec le feu là juste où il faut, sept petites peluches déjà pleines de vie. Après présentation des géniteurs, nous n’avions plus aucun doute et ce serait bien une de ces petites femelles qui viendra égayer les jours de la grande. Confirmation de commande fût ainsi faite. Lors de cette entrevue nous comprimes que l’homme était un véritable passionné sans concession qui ne laissait rien au hasard. Il nous prodigua moult conseils dont il n’était visiblement pas avare, nous parlant de standard, de dressage, de TAN et de Fields sur un ton qui nous confirma que l’homme aimait réellement ses chiens, nous faisant comprendre son intérêt à suivre leur évolution. Encore deux mois à attendre avant d’avoir  cette petite belette à la maison, avant qu’elle ne vienne nous rejoindre.

Maintenant la campane s’est tûe, Elixe est là, bloquée devant mes yeux, hypnotisée par son « oiseau bec ». Je devine et espère la mordorée tapie quelques mètres devant la chienne qui arrête là sa première dame. Dix mois se sont écoulés depuis le jour où nous avons été chercher Elixe. Je me rappelle l’avoir choisie pour ses grandes pattes qui lui donnaient déjà belle allure à trois mois.



Je n’avais jamais eu à conduire une telle formule 1. Et, dans les champs, « ça arrache !» Rien ne l’arrête, elle fonce ! Je l’ai vue aussi buter sur une compagnie de rouges ou même bourrer royalement un coq piéteur, courir derrière un lièvre remorqueur. Et là, elle est bien toujours statufiée devant cette remise que je connais bien, où quelques chênes maigrichons essayent de faire la pige aux épines noires. La bécasse se sent protégée par eux mais quand la petiote avance, l’oiseau gicle à deux mètres. Il sera cueilli un peu plus loin par une volée de neuf,  pour chavirer dans la végétation hystérique. Elixe l’a déjà en gueule et, poitrail gonflé se lance dans un rapport presque parfait, décrivant quelques cercles avec l’oiseau bien embouché. C’est sa première bécasse ! Une plume du peintre peaufinera la couronne d’un certain chapeau, l’autre ira pour remerciement à l’homme à la moustache !...

 

Quelques mois plus tard, lors d’un TAN à Courgeac, Alain Dampérat remarquera notre chienne et mettra sur notre chemin des personnes qui ont contribué à la naissance du Val d’Adée et nous accompagnent encore aujourd’hui.

Le Val d’Adée est né par des Grand Valy et restera dans l’esprit du Grand Valy, dans le but de produire les chiens qui me faisaient rêver,des chiens chasseurs et sportifs, ceux qui m'ont fait aller vers Courgeac . Nous souhaitons produire des Gordons de travail pour la chasse et pour les meilleurs d’entre eux,  les Fields Trial.

Le val d'Adée est un petit élevage familial ,la naissance et les premières semaines des chiots se passent dans la maison favorisant ainsi la sociabilisation.